Le catalogue
chronologique des œuvres d’un compositeur constitue, la
plupart du temps, un miroir reflétant fidèlement les
courants, les lignes de
force, les épreuves, qui ont traversé sa vie.
Que voyons-nous dans
le « miroir » d’Arthur Oldham ?
De 1945 à 1952,
soit entre 19 et 26 ans, il ne compose que des oeuvres
profanes, dont plusieurs ballets, et cycles de mélodies.
Puis, jusqu’en 1957,
rien !! Près de 5 ans de silence…le silence du «
trop plein d’action », du doute, de la dépression, de la
découverte d’un
univers spirituel avidement recherché.
A partir de 1957, ses
œuvres sont, dans leur quasi-totalité,
religieuses, portant l’empreinte du catholicisme latin, et
révèlent une foi
définitive où l’enfance sera toujours
privilégiée (combien de « noëls »
composés
!). Motets, messes (tant « ordinaires » que « propres
»), hymnes, cantates…se
succèdent pendant 10 ans. Evidemment, les chœurs, d’enfants ou
d’adultes, y
tiennent le premier rôle.
La production
créatrice s’interrompt à nouveau entre 1967 et 1973 : les
grands chœurs ont peu à peu envahi la vie d’Arthur Oldham et
l’occupent
entièrement. Ainsi du Chœur de la Cathédrale St Mary
d’Edimbourg, de celui du Festival
de la même ville, du Scottish Opera et du London Symphony Chorus.
Une dizaine d’œuvres
s’échelonnent de 1973 à 2002. Elles reflètent
encore et toujours la foi profonde qui anime leur auteur («
In Praise of
the Virgin », Cantique des cantiques….), mais laissent une place
pour un
hommage à son « pays d’adoption » avec
« Le Testament de Villon ».
C’est durant cette
période (à partir de 1976) que le chœur de
l’Orchestre de Paris constitue le centre des activités musicales
d’Arthur
Oldham.
La dernière
œuvre publiée est le « Cantique du soleil », sur des
textes de Saint-François d’Assise, et l’on se plait à penser
que l’ultime reflet
aperçu dans le miroir est un rayon de lumière… |